Artisanat du métal

Lors d’une visite à la médina de Fès ou Marrakech, vous serez interpellé par la résonnance du son de marteau contre le métal. C’est les artisans du métal qui sont à l’œuvre ! Nous retrouvons cet artisanat partout dans l’architecture et l’ameublement marocains. Plusieurs métaux sont façonnés : le fer, le cuivre, le laiton, le plomb, le zinc et le magnésium… Le fer forgé est visible sur les grilles des fenêtres, des balustrades et des meubles de jardin. D’autres articles de décorations sont créés en divers métaux à la fois, comme les lustres, les appliques et les cadres de miroir. Le travail du métal comprend également la fabrication de bijoux. L’argent est le métal travaillé depuis des siècles tandis que les métaux précieux comme l’or et le platine sont réservés à des ateliers spécialisés.

La ferronnerie

Porte en fer forgé

Le travail du fer est une discipline très ancienne, nous retrouvons ses premières traces environ 1800 ans av. J.-C.. La connaissance de la métallurgie et la maitrise du feu ont largement contribué à cela. En effet, le fer est un métal dur à l’état naturel, mais qui devient malléable au contact du feu. C’est cette caractéristique qui a séduit les premiers forgerons des civilisations anciennes. Au Maroc, le fer forgé fait partie de la vie des habitants à partir du XIV° siècle. Des fourneaux ont été retrouvés à la région de Demnate, environ 160 kms d’Ouarzazate.

Le fer forgé est très présent en des éléments de l’architecture marocaine. Nous retrouvons de belles grilles au niveau des portes, des portails, des portillons, des fenêtres, balustrade, des paravents pour séparer les pièces… Il est également présent dans le mobilier, canapé, fauteuils, table, banquette de salon, de jardin ou des accessoires de décoration comme les lampes, les lanternes, les bougeoirs, des miroirs murales… Les artisans ferronniers ne cessent d’user de leur talon et leur imagination pour produire des pièces originales.

La dinanderie

Objet de décoration en cuivre

La fabrication d’accessoires en cuivre existe depuis la nuit des temps. Il est présent dans toutes les civilisations, avec des particularités pour chacune. Au Maroc, la fabrication d’articles métalliques et d’ustensiles en cuivre est réalisée encore à la main dans plusieurs médinas. La ville de Fès est en tête des villes qui conservent une approche authentique et ancestrale de ce savoir-faire.

La dinanderie est un métier traditionnel qui a besoin de véritables artisans expérimentés. Un métier dur qui nécessite plusieurs années d’apprentissage au côté d’un maitre artisan nommé « maalem ». La fabrication de ces produits traditionnels nécessite beaucoup d’efforts musculaires, d’expertise et de patience. L’artisan crée à la main des chefs-d’œuvre d’une beauté remarquable. Allant des simples bagues, bracelets, colliers et autres types de bijoux à des ustensiles sculptés ou gravés à la main comme les théières, les plats, les lanternes, les appliques murales…

La place Seffarine dans la médina de Fès est célèbre par ses artisans de la dinanderie, une école à ciel ouvert. Seffarine tire son nom du mot arabe « asfar » qui veut dire jaune. Cette appellation reflète la vaisselle en cuivre jaune et rouge disponible sur cette place. La place Saffarine a été construite par les dirigeants de la dynastie Marinide au XIIIe siècle de notre ère. Nous retrouvons sur cette place plusieurs métiers qui travaillent le métal. Les fabricants de cuivre, qui fondent les vieilles pièces de cuivre. Les artisans qui remodèlent ces pièces, d’autres qui font briller d’anciens récipients en cuivre, et finalement les spécialistes de la gravure.

Lors du processus de gravure, de simples ustensiles sont employés comme le marteau et clou. L’artisan commence par dessiner les motifs à l’aide d’un stylo de gravure en acier, ensuite il utilise le marteau et d’une enclume pour frapper sur les lignes de dessin, jusqu’à obtenir la forme de la gravure finale. Chaque pièce est une œuvre d’art et une expression de l’excellence de son réalisateur.

Les produits en cuivre occupent une place importante pour les Marocains. Jadis, ils n’utilisaient que des ustensiles en cuivre ou en laiton pour cuisiner. Mais avec l’industrialisation, ils ont délaissé cette tradition au profit de la nouvelle vaisselle industrielle. Malgré cela, plusieurs produits de décoration, des cadeaux pour la mariée et des articles de luxe pour les occasions sociales ont toujours la cote. Les ventes des théières marocaines arrivent en tête, suivi des tables, plats, éviers, lampes et cadres. Les cadeaux personnalisés commencent à faire leur place, les ateliers reçoivent des clients qui demandent de graver des noms, des formes, des ornements ou des gravures fines sur des récipients en cuivre.

Les bijoux

Bijoux berbères

Les bijoux marocains traditionnels sont la spécialité des Berbères du sud. Les bijoux berbères ont deux rôles : un talisman qui fait fuir les mauvais esprits et une fonction ornementale pour révéler la beauté et attirer les regards. Ils sont réalisés en argent, symbole de pureté et sont gravés par des symboles et motifs qui servent de porte-bonheur.

Parmi les bijoux berbères les plus portés par les femmes nous avons : des bracelets de poignets et de chevilles, offerts lors d’un mariage pour favoriser la prospérité du jeune couple. Des fibules triangulaires qui se portent en paire sur les vêtements, souvent transmise de mères en filles, elles révèlent l’origine sociale et tribale de la femme berbère. Le port d’une seule fibule signifie que la fille est célibataire. La Khmissa du mot « cinq » et qui symbolise la protection et le bonheur. Enfin les bandeaux de têtes, fabriqués en peaux de chèvre et ornés de multitude pièces d’argent ou de bronze. D’autres bijoux ne sont portés que lors des mariages ou des fêtes, comme les Diadèmes, pectoraux, pendants de tempes…

Contrairement aux bijoux berbères anciens, qui étaient très imposants, nous remarquons qu’aujourd’hui la taille des bijoux a largement diminué, tout en préservant les formes géométriques berbères et les motifs très symboliques.